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La  dynamique actuelle du Sahara Marocain : Le besoin d'une nouvelle approche

La dynamique actuelle du Sahara Marocain : Le besoin d'une nouvelle approche

Sur le terrain, la région du sud connaît un développement socioéconomique sans précédent, dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement pour le Sahara marocain lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, avec une enveloppe budgétaire de 8 milliards de dollars.

Ses habitants participent pleinement aux politiques de développement de la région en participant aux différentes échéances électorales que connaît le Royaume.

Les responsables qu’ils élisent, au sein des Conseils régionaux, des Provinces, et des Communes, sont considérés comme les véritables représentants de la population de la région. Preuve en est, le Comité des Vingt-Quatre a adressé une invitation officielle à deux élus locaux de la région pour prendre part aux travaux du Séminaire régional du Comité et à sa session de fonds, en tant que représentants démocratiquement élus de la région du Sahara.

Sur le plan de l’ONU, le référentiel pour résoudre définitivement la question du Sahara marocain s’articule autour de trois éléments fondamentaux :

  1. La responsabilité de l’Algérie dans la genèse, l’évolution, et la persistance du différend régional sur le Sahara, et de ce fait, sa responsabilité dans la recherche d’une solution dans le cadre du processus des tables rondes ;
  2. L’Initiative d’Autonomie comme seul et unique point d’arrivée du processus politique ;
  3. Une approche fondée sur le réalisme et le compromis, loin des mystifications idéologiques de l’Algérie.

La convergence entre ces deux dimensions, l’ONU et le terrain, sous-tend la dynamique internationale en cours, qui appuie l’Initiative d’Autonomie en tant que seule et unique solution au différend régional sur le Sahara marocain.

Comment se matérialise cette dynamique ? Elle est palpable à travers :

  1. Les 89 appuis officiels à l’Initiative Marocaine d’Autonomie exprimés depuis 2007, année de sa présentation ;
  2. Bientôt une trentaine de Consulats Généraux ouverts à Laâyoune et à Dakhla ;
  3. Des documents-cadre, à l’instar de la Déclaration de Laâyoune du 29 février 2020, par laquelle 12 Etats du Pacifique ont exprimé leur appui à la marocanité du Sahara et à l’Initiative d’Autonomie comme seule et unique solution au différend régional sur le Sahara.

Cette dynamique vertueuse s’accompagne d’une inertie et une stratégie de pourrissement suivies par l’Algérie sur la question du Sahara marocain.

Tout en se réfugiant sous un fictif statut d’observateur ou d’Etat voisin, que l’ONU ne lui reconnaît plus, l’Algérie continue d’apporter un appui diplomatique, politique, militaire, logistique et financier au « polisario ».

Elle continue de lui déléguer sa souveraineté, au mépris de ses obligations selon le droit international humanitaire, sur une partie de son propre territoire. En raison de cette politique, les camps de Tindouf, une zone de non-droit où prolifèrent nombre de phénomènes criminels, sont un véritable abcès qui gangrène tout le Sahel.

La recherche par l’Algérie du maintien du statu quo à tout prix s’est traduite, paradoxalement, par une bilatéralisation du différend régional.

L’Algérie s’est lancée dans une série de décisions hostiles au Maroc (rupture des relations diplomatiques, non-renouvellement du gazoduc Maghreb-Europe, fermeture de l’espace aérien) en même temps qu’elle a rigidifié sa position sur le Sahara marocain, démontrant une nouvelle fois qu’elle est la partie principale au différend régional sur le Sahara marocain.

L’Algérie s’est également lancée dans une campagne de chantage à l’encontre de l’Europe, en usant de l’arme du gaz, devant la dynamique inexorable de l’appui international à l’Initiative Marocaine d’Autonomie.

 

Ces dynamiques de fond appellent à une actualisation, voire une révision des prismes théoriques à travers lesquels la communauté universitaire aborde le différend régional sur le Sahara.

On pourrait déceler trois grands clusters dans la recherche scientifique sur le Sahara :

  1. Le premier cluster est celui de la recherche juridique sur la question du Sahara marocain, dont l’approche est principalement d’évaluer les mérites respectifs de la position du Maroc et de l’Algérie sur le statut juridique du Sahara.
      1. Les soi-disant chercheurs affidés à l’Algérie ont très tôt investi ce terrain et y ont installé leur lecture sélective du droit à l’autodétermination et de la décolonisation, à coups de références tronquées à la résolution 1514 de l’Assemblée Générale de l’ONU.
      2. Aujourd’hui, ce débat est dans une impasse, tant les questions posées sont aujourd’hui anachroniques. La décolonisation du Sahara marocain s’est achevée avec l’Accord de Madrid de 1975, dont l’Assemblée Générale de l’ONU a pris note à travers sa résolution 3458B.
  2. Le deuxième cluster est celui de la soi-disant recherche en sciences sociales sur la question du Sahara marocain. Partant de cadres conceptuels anthropologiques ou sociologiques, les chercheurs actifs dans ce débat cherchent à comprendre – ou plutôt affectent de chercher à comprendre – la réalité du différend régional sur le Sahara marocain à partir de l’expérience vécue des Sahraouis.
      1. Là encore, il s’agit d’un terrain que de nombreux universitaires pro-algériens ont investi, en y plantant un discours classique de victimisation sans aucun rapport avec la réalité, nourri de références à une disant « occupation » du Sahara marocain.
  3. Le troisième cluster, est celui appréhendant sous le prisme géopolitique le différend régional sur le Sahara marocain, mettant en lumière la responsabilité imprescriptible de l’Algérie dans la genèse, la persistance, et le maintien du différend régional sur le Sahara marocain, et l’impact de ce différend sur la paix et la stabilité du Sahel et, au-delà, de la Méditerranée et de l’Europe.

 

Il est aujourd’hui impératif de renouveler l’étude scientifique sur la Question du Sahara marocain à travers un véritable programme de recherche actualisé, guidé par les grandes problématiques suivantes :

  1. Comment la Guerre Froide continue-t-elle de façonner la politique de l’Algérie envers le différend régional sur le Sahara marocain ?
  2. Pourquoi l’Algérie demeure-t-elle attachée au status quo ?
  3. Quels sont les déterminants domestiques ou géopolitiques de sa stratégie de « spoiling » du processus politique sur le différend régional sur le Sahara marocain ?
  4. Quel est le véritable impact du maintien du différend sur les perspectives de développement de la région sahélo-saharienne ?  
  5. Comment l’ONU peut-elle contribuer à la transformation de l’environnement régional du Maghreb ?

Les réponses à ces questions façonneront le nouveau paradigme en émergence sur la question du Sahara marocain, dont le fondement est la nature géopolitique de ce différend régional.

 

 

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