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Un crime méconnu (2/2) : les agressions sexuelles contre les Marocaines dans les camps du polisario (Ali Najab)

Un crime méconnu (2/2) : les agressions sexuelles contre les Marocaines dans les camps du polisario (Ali Najab)

Intitulée "Détenues marocaines dans les camps du polisario, Prisons : graves violations des droits de l'Homme", l’étude menée par Malika Bensahra et Fatima Amrani, à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès, lève le voile sur des pratiques barbares du polisario. Ce dernier utilisait délibérément l’enlèvement, puis le viol, pour augmenter la population séquestrée dans les camps de Tindouf.

Après avoir parcouru le contenu de l'étude, l’ancien détenu du polisario Ali Najab tient à préciser que le titre de l’étude peut prêter à confusion car il n’y a pas de Marocaines prisonnières de guerre dans le sens de la Convention de Genève ; mais il y a bien des femmes originaires des provinces du Sud détenues contre leur gré par les séparatistes, avec l’aide des services de sécurité militaires algériens.

“Comment l'Algérie a essayé, via le polisario, de créer de toutes pièces une nation sahraouie”

Témoin des pratiques du polisario qui avait besoin de grossir ses rangs pour créer artificiellement une nation indépendante sahraouie, Najab revient sur les étapes précédant les rapts de femmes.

Avec 20.000 individus originaires des villes marocaines du Sahara ramenées de force à Tindouf entre novembre 1975 et janvier 1976, et présentés comme des réfugiés ayant fui le Maroc, le polisario a progressivement incorporé des Sahraouis de Tindouf et Béchar, à qui l’Algérie avait intimé l’ordre de rejoindre leurs cousins pour combattre l’ennemi marocain.

Ne souhaitant pas s’arrêter en si bon chemin, le polisario a continué à créer artificiellement "une population sahraouie" en accueillant de nombreux membres de la communauté harratine.

En connivence avec l’Algérie, le général Salazar a, de son côté, dissout la légion espagnole qui comptait un millier de combattants sahraouis qu’il a offerts en 1975 aux séparatistes, avec tout l'équipement nécessaire, à savoir des jeeps, des armes et des munitions pour combattre.

A la veille de la signature d’un accord de paix avec la Mauritanie, le polisario a envoyé à Nouadhibou, sous couvert de vacances scolaires, des centaines d’enfants nés à Dakhla, qui ont ensuite été transférés de force, par camions entiers, dans les camps de Tindouf. Si l’objectif était d’exercer des pressions sur leurs parents pour qu’ils les rejoignent, cela n’a pas fonctionné.

“Kidnappées pour servir d’objets sexuels”

Selon Najab, après le déclenchement de la Marche verte, des miliciens ont poursuivi leurs efforts pour augmenter leur nombre en menant, entre novembre 1975 et janvier 1986, des attaques contre plusieurs villes marocaines du Sud avant de rentrer en Algérie avec le fruit de leurs razzias.

"En tant qu’aviateur, j’ai souvent survolé à basse altitude leurs convois de 40 camions, et j’ai pris des photos où l’on voyait distinctement des femmes, des enfants et même des chèvres", se remémore le capitaine. Il ajoute que chaque camion devait transporter une trentaine de femmes et de vieillards.

Fait prisonnier après que son avion eut été abattu par un missile sol-air SAM-7, Ali Najab avait été choisi avec quelques camarades pour donner des cours d’anglais dans un premier temps aux enfants de ses geôliers, puis à des fillettes âgées de 12 à 14 ans dont les langues se sont déliées au fil des ans.

"Dans une classe qui comptait environ 28 enfants, une fille m’a un jour raconté, en me mettant d’abord en garde contre les espionnes algériennes chargées de les surveiller, comment ses camarades avaient été transférées de force de Nouadhibou au camp de Tindouf", révèle le capitaine en ajoutant que les filles devenaient des objets sexuels dès l’âge de 14 ans dans ces zones de non-droit que sont les camps de Tindouf.

“Une politique délibérée pour disposer de mères porteuses”

Durant ses années de captivité, le pilote a été transféré dans plusieurs camps, où il se souvient avoir vu, sur les murs de deux baraques construites en briques, des listes de noms de femmes séquestrées, écrites à l’aide de charbon par celles qui voulaient probablement laisser une trace de leur passage.

Selon les informations qu’il a pu recueillir sur place, Najab précise que ces baraques étaient destinées aux combattants célibataires pour assouvir leurs besoins sexuels lors de permissions.

"Ils se servaient comme au supermarché, et quand certaines victimes de viols répétés se sont plaintes, leurs tortionnaires leur ont rétorqué qu’elles n’étaient pas des épouses, mais des femmes de la révolution."

“Astreintes à mettre au monde un quota d’au moins 5 futurs combattants”

A la question de savoir combien d’enfants avaient été mis au monde par le biais de ce que le polisario considérait comme un véritable butin de guerre, à même de perpétuer le combat contre le Maroc, Najab avance que le taux de natalité est difficile à mesurer en raison d’une mortalité élevé chez les nouveau-nés confrontés à des conditions sanitaires et médicales déplorables.

"Si peu de nourrissons arrivaient à survivre dans le contexte désertique de Tindouf, on peut estimer que leurs mères étaient obligées de mettre au monde au moins quatre à cinq enfants, dont une bonne partie décédait", estime le capitaine. Lors de sa captivité, il se souvient avoir découvert en 1986, par le biais d’un autre prisonnier marocain, planton du transfuge Omar Hadrami, que le dernier recensement du polisario faisait état de 56.000 personnes, les bébés de 6 mois inclus.

Sur ces 56.000 individus recensés, Najab rappelle que 20.000 d’entre eux venaient en effet du Sahara marocain, et que le reste, à savoir 36.000 supplétifs, avaient été ajoutés de toutes pièces par le polisario avec l’aide logistique de l’Algérie qui tenait à créer une nation sahraouie.

“Quarante-huit ans plus tard, la politique de Boumédiène a échoué”

En conclusion, le capitaine Najab précise "qu’aujourd’hui, tous les Sahraouis vivant dans les camps de Tindouf, à l’exception de ceux qui constituent l’ossature du polisario, vous diront qu’ils sont convaincus que l’Algérie se moque éperdument de leur avenir".

"Tout ce qui intéresse l’Algérie et sa classe dirigeante, c’est d’abord d’amputer le Maroc d’une partie de son territoire, c’est-à-dire d’une partie de son corps pour en faire une énième wilaya algérienne."

"Ensuite, en le privant du Sahara dit occidental, l’Algérie pensait vraiment arriver à isoler le Maroc du reste de l’Afrique en le coupant définitivement de ses racines africaines."

"En effet, Boumédiène croyait qu’avec l’indépendance du Sahara, il soulèverait le peuple marocain contre son Roi et parviendrait à abattre la monarchie, mais lui et ses généraux n’ont pas évalué à sa juste mesure l’intelligence du Roi Hassan II, et le courage du peuple marocain."

"Aujourd’hui, où en sommes nous ? Le Maroc est dans son Sahara, pendant que le polisario et le régime algérien continuent à se morfondre à Tindouf certainement ad vitam æternam.

Et comme disaient les anciens, "Ô temps, père de toute chose".

 

Médias24

Samir El Ouardighi

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