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La nouvelle dynamique de la question du Sahara marocain

La nouvelle dynamique de la question du Sahara Occidental

Une bonne compréhension de la question du Sahara nécessite une approche holistique en raison de la myriade de problèmes qui la définissent :

  • Les questions frontalières,
  • Le recouvrement progressif de l'intégrité territoriale,
  • Une géographie particulière,
  • Une histoire sinueuse,
  • Les implications sécuritaires liées à la persistance du différend, pour n'en citer que quelques-uns.

Pour saisir pleinement la dynamique de ce différend, il serait évident de poser certaines questions fondamentales, à savoir :

  • Qui sont les parties au conflit ?
  • Qui sont les parties prenantes ?
  • Comment un simple problème de décolonisation, dont la résolution suivait une voie classique, a-t-il dévié pour devenir l'un des plus anciens différends régionaux du continent africain ?

Une analyse objective et dépassionnée du conflit régional a permis de dégager un certain nombre de faits objectifs qui restent fondamentaux pour une bonne compréhension de la genèse et de l'évolution de la question du Sahara. Le plus élémentaire d'entre eux est bien sûr la responsabilité de l'Algérie, qu'elle s'efforce de dissimuler depuis plus de 45 ans.

L'Algérie aime à se projeter dans le monde sous de nombreux oripeaux : "un Etat voisin ", " une partie intéressée ", ou " un État observateur " mais jamais comme une véritable partie.

La persistance dans le temps de ce problème et sa transformation d'une question de décolonisation classique à son internationalisation ultérieure doivent beaucoup à l'implication active de l'Algérie. A cause de l'ingérence de l'Algérie, la question du Sahara s'est transformée en un différend régional alimenté par l'Algérie par l'intermédiaire du "polisario".

Comment peut-on décrire un pays qui, pendant un demi-siècle, a armé, financé et fourni un soutien militaire, diplomatique et logistique illimité au "polisario" ? Comment peut-on décrire un pays qui a mené une guerre par procuration contre le Maroc par le biais d'un groupe séparatiste sur lequel il exerce un contrôle total ?

De 1956 à 1975, le Maroc n'a cessé pour sa part de réclamer la décolonisation et la rétrocession du Sahara. Cette demande a été exprimée aux Nations Unies en 1957, quelques mois après l'adhésion du Maroc à l'ONU. Cette revendication a été formulée avec force par Feu le Roi Mohammed V dans le discours historique de M'hamid El Ghizlane en 1958, à un moment où ni l'Algérie, encore moins le "polisario", n'existaient.

 

Le " polisario" a été créé par le régime de Kadhafi et l'Algérie en pleine guerre froide, en 1973, dans un monde alors polarisé entre le bloc communiste et le bloc occidental. Le " polisario " est le vestige et la relique d'une idéologie aujourd'hui disparue, mais dont les traces sont encore visibles dans ses approches dépassées des réalités du monde actuel.

 

Le consensus international croissant sur l'identité marocaine du Sahara et le cadre de référence adopté par la communauté internationale pour parvenir à une solution définitive au différend régional sur le Sahara non seulement confirment l'usurpation par le "polisario" d'une légitimité anticoloniale dont il n'a jamais réellement bénéficié, mais accélèrent également le déclin définitif des thèses séparatistes.

 

Le projet séparatiste s'inscrit également dans le cadre de l'expansionnisme du régime de Kadhafi dirigé contre le Maroc depuis 1972.

Aujourd'hui, le "polisario" ne survit que grâce à la criminalisation de la politique algérienne sur la question du Sahara, dont la persistance met en péril la stabilité et les perspectives de développement de la bande sahélo-saharienne et de la région méditerranéenne.

Le "polisario" n'existe pas indépendamment du soutien qu'il reçoit de l'Algérie dans le cadre de son agenda hégémonique.

Les thèses, si je puis dire, du " polisario " sont désormais dépassées tant par la dynamique irréversible de la souveraineté du Maroc sur le terrain, la remise en cause de sa légitimité, que par le cadre de référence adopté par l'ONU pour parvenir à une solution politique définitive au différend sur le Sahara.

 

La communauté internationale, consciente du poids de la guerre froide qui pèse encore sur la politique algérienne sur la question du Sahara marocain, et par extension sur l'idéologie et les pratiques du "polisario", se tourne vers la souveraineté du Maroc comme unique cadre de résolution de la question du Sahara.

 

Face à l'abîme qui s'ouvre devant l'Algérie et le " polisario ", le tandem s'enferme dans la tactique de la fuite en avant permanente, quitte à accélérer le déclin définitif de leurs thèses.

Depuis 2000, 45 États ont retiré leur reconnaissance de la pseudo "rasd", un processus qui s'est considérablement accéléré ces dernières années. Ainsi, en Amérique latine, le continent qui concentrait le plus de pays reconnaissant cette pseudo entité, seuls neuf pays reconnaissent encore cette entité, contre 18 en 2000.

Aujourd'hui, 35 pays d'Amérique latine, soit plus des deux tiers des pays de la région, ne reconnaissent pas la pseudo "rasd". En Asie, seuls la Corée du Nord et le Timor Leste reconnaissent encore la soi-disant "RASD". En Europe, en Amérique du Nord, aucun pays ne reconnaît cette fausse entité.

En Afrique, seuls 18 pays continuent de reconnaître la soi-disant " rasd ", un nombre appelé à se réduire rapidement à mesure que les pays africains et leurs familles institutionnelles se rallient aux droits légitimes du Maroc.

En 2019, 28 chefs d'État ont envoyé une motion au 27ème Sommet de l'Union africaine appelant à la suspension de la soi-disant " rasd ", y compris des dirigeants de pays maintenant une reconnaissance nominale vestige d'un passé idéologique désormais révolu au profit d'un engagement ferme du côté de la légitimité et de la légalité internationale.

Les perspectives du " polisario " apparaissent donc sombres, avec la disparition du terrain géopolitique et idéologique qui l'a vu naître et le vieillissement de ses propres dirigeants. Cette tendance est appelée à se poursuivre dans un contexte où l'État algérien est lui-même en proie à un mouvement de contestation qui ne montre aucun signe d'apaisement.

 

La faiblesse des leviers diplomatiques de l'Algérie, va augmenter le coût relatif de son soutien au " polisario ", au détriment de ses propres politiques de développement.

Face à cette absence de perspectives, le "polisario" s'est progressivement transformé d'une simple organisation mercenaire en un mouvement criminel aux liens multiformes avec les réseaux transnationaux du crime organisé qui sillonnent la bande sahélo-saharienne.

La création du "polisario" et l’attachement de l’Algérie au principe de l’autodétermination interrogent. En effet, la création de la pseudo "rasd" a préempté l’exercice d’autodétermination en préjugeant de son issue.

 

Dans le droit positif, l’autodétermination s’exerce par la jouissance des droits économiques sociaux et culturels, ainsi que par l’exercice des droits à caractère politique. C’est ce que la population au Sahara fait actuellement à travers sa participation aux élections législatives, communales et régionales mais également dans le cadre de la gestion de ses affaires locales.

 

L’ouverture d’une environ trentaine de Consulats Généraux à Laâyoune et Dakhla, la décision américaine d’appuyer l’autonomie comme seule et unique solution au différend régional, les récentes déclarations officielles de plusieurs pays européens, à l’image de l’Espagne, ancienne puissance colonisatrice, ou encore de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Roumanie ou encore de la Hongrie, montrent que pour la Communauté internationale, il n’existe aucun autre horizon pour le processus politique onusien que l’autonomie.

 

Avec une dynamique franche de soutien à l’Initiative d’Autonomie, les pays européens ne pouvaient plus se permettre de rester cloitrés dans une pseudo "zone de confort", qui ne l’était pas.

Ces appuis francs et massifs n’ont d’autant plus rien de surprenants dans la mesure où l’Initiative marocaine d’Autonomie a bénéficié, depuis sa soumission à l’ONU en 2007, d’un large soutien de la part Communauté internationale et que le Conseil de sécurité continue de saluer les efforts sérieux et crédibles du Maroc pour résoudre ce différend régional, dans ses 18 dernières résolutions consécutives.

Le langage exprimé dans les positions officielles des pays européens reflète, point par point, le langage de l’ONU et est, à ce titre, conforme à la légalité internationale telle que reflété dans les différentes résolutions subséquentes du Conseil de Sécurité, notamment la résolution 2602.

L’Initiative d’Autonomie a été proposée par le Maroc en réponse à l’appel du Conseil de Sécurité aux parties de parvenir à une solution politique négociée pour sortir de l’impasse. Cette initiative constitue la base et le point d’arrivée du processus politique mené sous l’égide de l’ONU.

En tant que solution médiane entre les options extrêmes de l’indépendance ou de l’intégration pure, l’autonomie est une solution de compromis qui offre de réelles chances d’un développement et d’une stabilité partagée au Maghreb et dans l’espace sahélo-saharien.

Elle permettra en effet aux Sahraouis de gérer démocratiquement leurs affaires locales, dans tous les domaines, dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Maroc. La région sera dotée d’organes exécutifs, législatifs, et judiciaires dotés de larges pouvoirs. Cette initiative est ainsi qualifiée de sérieuse et crédible parce qu’elle comprend des propositions concrètes pour clore définitivement le dossier.

 

Elle est également crédible car le Maroc a déjà mis en place les conditions de la mise en œuvre de l’Initiative d’Autonomie, à travers la régionalisation avancée. Les Sahraouis participent déjà à la gestion de leurs affaires locales, à travers des élections démocratiques, transparentes et libres.

Elle est réaliste parce qu’elle répond à la réalité sur le terrain de la région, celle de la pleine participation des Sahraouis à tous les aspects de la vie politique, économique, sociale, et culturelle du Maroc, comme en témoigne le taux de participation de 66% aux élections législatives, régionales, et communales du 8 septembre 2021 – soit le plus élevé parmi toutes les régions du Maroc.

 

Par ailleurs, l’organisation de Forums d’affaires à envergure internationale et l’implantation de sociétés étrangères, attirées par les conditions offertes par le Nouveau Modèle de Développement des Provinces du Sud, participe à la pleine autonomisation économique de la région, en particulier des femmes.

En exprimant un soutien franc à l’autonomie, les pays européens ne font que corriger une erreur et une anomalie monumentale de l’histoire contemporaine à l’endroit du Maroc.

En faisant le choix de soutenir l’Initiative marocaine d’Autonomie et de s’implanter au Sahara, les pays européens contribuent à simplement à l’essor de cette région pour le propre compte de sa population et surtout à ériger cette partie du territoire marocain en un pôle de développement bénéficiant aussi bien à son continuum géographique, l’Afrique, qu’à d’autres régions du monde, dont notamment l’Europe.

Par Jerome Besnard

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