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Les socialistes espagnols mettent le feu à Ceuta

Les socialistes espagnols mettent le feu à Ceuta

Des milliers de marocains ont pénétré dans Ceuta (les Marocains disent Sebta), l’une des deux enclaves espagnoles d’Afrique du Nord, rattachée à Madrid depuis 1580 (et auparavant portugaise depuis 1415) et relevant de cet fait de l’Union européenne et, avec des règles spécifiques, de l’espace Schengen. Cette situation est la conséquence directe du jeu trouble du pouvoir socialiste espagnol. Ce dernier, en accueillant (sous un prétexte humanitaire) près de Saragosse, Brahim Galhi, âge de 75 ans, qui n’est autre que le chef de la rébellion armée du Polisario qui s’oppose depuis 1975 à la souveraineté légitime du Maroc sur ses provinces sahariennes, a provoqué la plus grave crise diplomatique entre Madrid et Rabat depuis 2002. Il s’agissait alors d’un conflit de souveraineté sur l’îlot Persil, proche de Ceuta. L’hospitalisation de Brahim Ghali aurait été négociée directement entre le gouvernement espagnol et le pouvoir algérien selon nos confrères de Jeune Afrique.

Pour comprendre le fond du dossier, il faut rappeler que le Polisario est un jouet – désormais usé - dans les mains de l’Algérie qui le finance depuis l’origine pour déstabiliser le Maroc. Il a souvent été soutenu par les partis politiques et les syndicats de la gauche européenne. Les Etats-Unis militent actuellement pour la reconnaissance définitive de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud, qui furent placées de 1884 à 1975 sous protectorat espagnol. Le roi Mohammed VI est en effet favorable à un large statut d’autonomie pour le Sahara marocain et est à l’origine de nombreux investissements dans cette région encore très désertique. Il est à noter que la France traîne des pieds dans ce dossier, Emmanuel Macron souhaitant surtout ne pas froisser ses amis algériens à qui il doit visiblement beaucoup.

Depuis le 17 mai, il est clair que le Maroc a relâché son attention quant au départ de milliers de ses ressortissants vers Ceuta. Mais c’est là son droit le plus strict de ne pas contrôler sa frontière dans le sens des départs, comme il a néanmoins l’habitude de le faire dans le cadre des rapports de bon voisinage qu’il entretient avec l’Espagne. Un quart des 8 000 migrants entrés illégalement depuis lundi par le bord de mer à Ceuta seraient des mineurs non-accompagnés. Une partie a d’ores et déjà été renvoyée au Maroc.

Le Premier ministre socialiste espagnol Pablo Sanchez s’est rendu mardi 18 mai à Ceuta puis à Melilla, l’autre enclave espagnole de la côte marocaine. Il a été hué par la foule des habitants. Santiago Abascal, responsable du parti nationaliste espagnol Vox, a lui été acclamé lors de sa venue concomitante à Ceuta. Il demeure inacceptable que de petits arrangements entre Alger et Madrid dégradent les relations entre le Maroc et l’Union européenne. Il demeure tout aussi inacceptable que certains pays bloquent encore la normalisation internationale de la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sahara. N’en déplaise à Alger, l’avenir de ce territoire sera marocain comme le fut son passé.

Jérôme Besnard

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